- Article paru dans le Figaro du 3 décembre 2013
Le «modèle» éducatif finlandais remis en question
Dans le classement Pisa sur l'Éducation nationale, dévoilé mardi 3 décembre 2013, la Finlande est passée, en trois ans, du troisième au douzième rang mondial. Par Pauline Curtet LE FIGARO
Beaucoup de
pays pourraient lui envier sa position de leader européen en lecture ou en science, mais pour la Finlande, sa 12e place dans le classement Pisa constitue une grosse déception. En 2009, le pays nordique était troisième du classement,
ce qui lui avait valu l'attention du monde entier. Pendant trois ans, politiciens, journalistes et professeurs étrangers ont défilé dans les écoles finlandaises pour comprendre leur succès et louer leurs avantages.
Ils
ont découvert un modèle basé sur une grande valorisation des professeurs, sélectionnés pour leurs qualités pédagogiques, lors d'un concours très strict, et laissés libres, une fois devant leur
classe, de développer leurs propres méthodes éducatives. Les Finlandais, fiers de leur système scolaire, remarquent d'ailleurs qu'il est aussi difficile pour un candidat d'être admis en maîtrise de pédagogie que
de devenir médecin.
Autre caractéristique, les élèves sont soumis très tard à l'évaluation, le système laissant plus de place à des activités de groupe, en autonomie, durant l'école
primaire. Leurs journées de cours sont courtes, d'une durée de six heures en moyenne pour un élève au niveau collège, et les élèves en difficulté font l'objet d'une attention particulière, au prix
parfois d'un ralentissement de la progression des meilleurs de la classe. Enfin, certains croient que l'homogénéité linguistique de la Finlande, due à une immigration très basse, lui a permis de jouir d'un certain avantage
par rapport à d'autres pays européens.
Création d'un groupe de réflexion
Reste que trois ans après ce succès un brin inattendu, la Finlande a perdu son trône. Pire, certaines écoles situées
à l'est du pays sont en dessous de la moyenne des résultats publiés par l'OCDE. Partout dans le pays, les inégalités entre élèves augmentent et la discipline s'érode. Devant ces chiffres, le pays s'interroge:
pourquoi n'a-t-il pas réussi à maintenir son niveau? «Certains pensent que l'on a passé trop de temps à expliquer ce que notre modèle avait de bon aux pays étrangers, en oubliant de faire évoluer nos propres
écoles», relève Pasi Sahlberg, professeur finlandais devenu expert des questions éducatives. Ce dernier remarque, par ailleurs, que d'autres pays se sont inspirés de la Finlande pour améliorer leurs écoles. En
leur ouvrant son modèle, le pays nordique aurait donc fourni sans le vouloir des armes à ses compétiteurs.
Dans la presse finlandaise, d'autres experts se demandent aussi si la Finlande n'aurait pas dû plus préparer ses
élèves aux critères du concours Pisa, ce que les nations asiatiques auraient fait, par exemple. Pour Pasi Sahlberg, là n'est pas la solution. «La Finlande devrait laisser la politique éducative au niveau national, la
politique en faveur de la jeunesse, et non le Pisa décider de la bonne marche de ses écoles», estime-t-il. En attendant, l'annonce de la chute du pays nordique dans le classement Pisa a secoué le ministère finlandais de l'Éducation,
qui a immédiatement annoncé la création d'un groupe de réflexion visant à proposer des pistes sur l'amélioration du niveau de ses écoles. article de Pauline
Curtet
- Article paru sur le site de l'Ambassade de Finlande en France :
Pisa 2012: Les résultats des élèves Finlandais
toujours parmi les meilleurs de l’OCDE
Les résultats de la classification PISA 2012 montrent que les connaissances
et les compétences des élèves finlandais sont toujours parmi les meilleurs. De tous les pays de l’OCDE, la Finlande est deuxième dans les sciences naturelles, troisième dans la lecture et sixième dans les mathématiques.
Parmi les pays Européens, la Finlande occupe la première place dans la lecture et les sciences naturelles.
Les mathématiques étaient la matière principale de cette édition de l’enquête PISA. La moyenne
des connaissances des élèves finlandais en mathématiques arrive à la douzième place parmi les 65 pays participants à l’enquête. Sept pays ou régions de l’Asie ont les meilleurs résultats,
dont Shanghai, Singapour, Hongkong, Taiwan et Corée ont amélioré leurs performances.
Parmi les pays de l’Europe, la Finlande est devancée en mathématiques par le Liechtenstein, la Suisse, les Pays-Bas et l’Estonie,
quoique l’écart de la Finlande avec ces deux derniers soit minimal.
Pour la compréhension de l’écrit, la moyenne de la Finlande occupait la sixième place parmi tous les pays et régions participants et la
troisième place parmi les pays de l’OCDE. Cinq pays ou régions Asiatiques étaient meilleurs que la Finlande, notamment le Shanghai, le Hongkong, le Singapour, le Japon et la Corée.
Les Finlandais sont arrivés cinquièmes
dans les sciences. Parmi les pays de l’OCDE, la Finlande a obtenu un des meilleurs scores avec le Japon, l’Estonie et la Corée.
Malgré les bons résultats, le classement de la Finlande a chuté dans tous les domaines
de l’enquête par rapport aux précédentes enquêtes PISA.
Les écarts très faibles entre les établissements scolaires et les zones géographiques
En Finlande, les écarts entre les performances
des deux sexes sont très faibles en mathématiques. Pour la première fois, les résultats des filles étaient meilleurs que ceux des garçons. La moyenne des filles était 520 points et celle des garçons 517
points.
Le choix de l’établissement ne semble pas avoir beaucoup d’importance en Finlande, en ce qui concerne les résultats obtenus en mathématiques. Les performances sont pratiquement les mêmes dans toutes les zones
géographiques dans toutes les domaines de l’enquête. Cependant, pour la première fois une différence a été constatée au niveau des résultats de certains établissements dont la moyenne est
inférieure à celle des pays de l’OCDE.
L’enquête Pisa menée par l’OCDE tous les trois ans a pour but d’évaluer les connaissances et les compétences des élèves âgés
de 15 ans en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. La matière principale de l’enquête change chaque fois : les mathématiques l’étaient en 2003 et 2012.
En Finlande,
311 établissements scolaires et 10157 élèves ont participé à l’enquête Pisa 2012. Tous les établissements suédophones étaient inclus, ainsi que toutes les écoles dont au moins cinq
des élèves scolarisés sont issus de l’immigration.